INVENTAIRE ET GESTION DES ECARTS, 2016
Le titre est tiré de l’un de mes jobs d’étudiante dans les supermarchés qui consistait à comptabiliser les marchandises et noter les écarts de stocks. Ceci avait lieu la nuit, le supermarché grouillait de petites mains, de palettes, de produits étalés au sol, du bruits et des mouvements des transpalettes, des cris, des aller retours des uns et des autres travailleurs. Ensuite les rayons étaient soigneusement arrangés et les produits bien alignés. Prêt pour l’ouverture aux clients matinaux, comme si de rien n’était, le supermarché retrouvait son calme.
L’expérience de l’exposition est similaire. Nous la visitons comme si elle était là, silencieuse, tout naturellement. Pourtant en amont, parfois à peine quelques heures plutôt, artistes, commissaires, monteurs d’expo et régisseurs s’affairent dans le brouhaha, au milieu de caisses, des pots de peintures et des outils dispersés. Encore plutôt, il a fallu sélectionner les oeuvres et, dans l’atelier les préparer, les emballer, les transporter, les déballer, les installer, hésiter, désinstaller, réinstaller. Et enfin, une fois l’exposition en place, il faut la photographier. On le fait souvent un peu avant l’ouverture, sinon en dehors des horaires d’ouverture. Il faut ensuite traiter ces images, les travailler, c’est ce qu’il restera pour la postérité.
L’exposition Inventaire et Gestion des Ecarts montre l’exposition dans son envers : durant les heures d’ouverture, sur une cloison de 2,5×2,5m, les étudiants réalisaient des installations, les unes après les autres, laissée en place juste le temps d’une photographie tout de suite traitée et imprimée sur place. Le public assistait à ce ballet, il pouvait aussi participer : un catalogue des oeuvres stockées était à disposition.
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